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Par durgalola le 8 Décembre 2021 à 14:00
ma hâte
à te rejoindre
à te rejoindre
et te recevoir
te faire don
de ce qui m'est advenu
à retrouver le miroir
que me tendent
ton regard et tes mots
et toi
tu es aussi la rue
la foule la ville
ces places et ces avenues
ces boulevards
ces cafés où nous devisons
ces heures trop brèves
où l'échange efface le monde
nous mêle l'un à l'autre
fait grandir la vie
savoir donner
savoir recevoir
être délivré
de la peur
découvrir enfin
l'accord la confiance
l'abandon
Charles JULIET
Pour plus de lumière
11 commentaires -
Par durgalola le 8 Décembre 2021 à 14:00
Abîmer la douceur
Nous devrions cesser de troubler tous ceux qui sont doux,
et calmes et indulgents avec nous.
Vraiment,
nous devrions cesser de nous appuyer
sur cette douceur, ce calme, cette indulgence,
comme des géants s'appuient sur des piliers fissurés,
entendent le bruit des pierres se briser de l'intérieur
et continuent, par inertie,
de se reposer sur ces colonnes usées.
Nous devrions cesser de penser que cette gentillesse
- ce n'est pas un gros mot, "gentil" -
n'est pas une tare contemporaine.
Ce n'est pas forcément pour être accepté,
pour qu'on vous invite à dîner, à danser, pour ne pas être seul.
Cette gentillesse est un jouet qu'on peut lancer
contre les murs,
qu'on peut tordre dans tous les sens,
qu'on peut faire et défaire, et brutalement jeter par terre,
pour voir par magie les morceaux éparpillés
se rassembler d'eux-mêmes.
Nous devrions cesser de jouer avec ceux qui ne se jouent pas de nous.
Imaginez un violoniste interrompre le concert
à coup de carabine.
Imaginez un moine incendier une abbaye.
Imaginez un enfant sage écorcher ses amis, s'il a la chance
d'en avoir.
Nous devrions cesser de croire
que la bienveillance est une vertu infaillible.
Que la douceur est solide. Que l'oreille qui écoute ne tombe jamais malade.
Toute personne qui apporte de la légèreté échange sa chaleur
contre un morceau de vos abysses.
Et nous en redemandons, encore et encore,
sans chercher à savoir où s'entassent ces mauvais moments
dans la vie de ces autres qui nous prêtent leurs nuances
quand nous manquons de couleurs.
Comment faire pour cesser, une bonne fois pour toutes,
d'abîmer la douceur ?
Cécile Coulon
noir volcan
9 commentaires -
Par durgalola le 5 Décembre 2021 à 14:11
... Or les conditions de l'époque contemporaine sont devenues telles, sur le plan de l'expérience et de la pensée, qu'aucune civilisation du monde ne plus nourrir désormais cette illusion solipsiste* de se contenter de "ses propres valeurs", de son " propre héritage". Le temps de l'autosuffisance culturelle est révolu. Le temps de l'universel qu'on prétend définir par et pour soi seul est révolu, que ce soit dans le monde musulman, en Chine, ou... en Occident, qui veut lui aussi croire si souvent que ses valeurs sont déjà de l'universel que le monde entier n'aurait qu'à décalquer.
La seule voie désormais, c'est le décentrement et le dialogue.
Vers quoi ? Vers la formation de ce que Teilhard de Chardin nommait poétiquement "un véritable Esprit de la Terre". Or, celui-ci ne commencera de se constituer que par l'ouverture d'une réflexion planétaire sur l'homme, la coopération des plus grandes pensées de chaque héritage, il s'épanouira quand leur comparaison aura fait émerger leur unité la plus profonde. Car cette unité existe derrière les voiles des différences ou des mythes, et elle nous parle de l'homme comme de cet être qui doit historiquement réaliser cette immortalisation vers laquelle tendent tous les vivants dont il est le fleuron.
Abdennour BIDAR
L'islam spirituel de Mohammed IQBAL
solipsiste : Conception selon laquelle le moi, avec ses sensations et ses sentiments, constitue la seule réalité existante dont on soit sûr. (définition du Larousse)
10 commentaires -
Par durgalola le 28 Novembre 2021 à 14:00
prends-moi
dans ta parole
fais-moi exister
me lance la table
ou l'olivier
en sa supplication
muette
déchiffre
et transcris
mon message
transmets la joie
que je te donne
dès l'instant
où tu consens
à ce que je suis
mais la boue
de la fatigue
a empli
mes mots
et revers
et échecs
m'ont brisé
la voix.
Charles Juliet
pour plus de lumière
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Par durgalola le 13 Novembre 2021 à 16:13
L'unique goutte de sang de Arnaud Rozan
Histoire d'un adolescent dans les années 1920 aux Etats Unis où naître noir, attirait tant de haine.
"Et je souhaite également remercier cette trentaine d'artistes dont les noms et l'une de leurs œuvres figurent en exergue de chaque chapitre.
Pour quelle raison ?
Plusieurs chapitres ont été écrits en tout ou partie d'après l'étude de leurs tableaux : initialement j'imaginais le livre sous la forme d'une galerie de peintures faisant corps avec le texte, et de l'union de l'image et du verbe.....
Il s'agissait aussi de jeter un pont vers l'Harlem Renaissance, mouvement afro-américain né au début des années 1920 (comme l'intrigue de l'unique goutte de sang), au sein duquel poètes et peintres se sont unis pour créer un langage visuel...
Ces oeuvres demeurent encore trop méconnues en France alors qu'elles ont eu une influence majeure sur le mouvement des droits civiques de l'Amérique de l'après guerre.
J'ai finalement renoncé à cette construction, redoutant que les tableaux ne perturbent les voix du texte, voire ne se perdent sous l'image, ou l'inverse." Arnaud Rozan
Voici quelques uns de ces tableaux
Robert RYMAN
Untitled Oil on stretched cotton canvas
chapître 1
Archibald Motley
de l'Harlem Renaissance
Portrait de Grand Mother
chapitre 3
Alfred Gottlieb
Crimson Spinning
chapitre 10
Jacob Lawrence
de Harlem Renaissance
Migration series
Chapitre 13
Reginald Marsch
peintre de la veine du réalisme social
High Yaller
Chapitre 19
Joe Jones
les Roustabout
chapitre 19
Charles Henry Alston
The family
chapitre 23
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