• ma hâte

    à te rejoindre

     

    à te rejoindre 

    et te recevoir 

    te faire don

    de ce qui m'est advenu

    à retrouver le miroir

    que me tendent

    ton regard et tes mots

     

    et toi

    tu es aussi la rue

    la foule la ville

    ces places et ces avenues

    ces boulevards

    ces cafés où nous devisons

    ces heures trop brèves

    où l'échange efface le monde

    nous mêle l'un à l'autre

    fait grandir la vie

     

    savoir donner

    savoir recevoir

     

    être délivré

    de la peur

     

    découvrir enfin

    l'accord la confiance

    l'abandon

     

    Charles JULIET

    Pour plus de lumière


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  • Abîmer la douceur

     

    Nous devrions cesser de troubler tous ceux qui sont doux,

    et calmes et indulgents avec nous.

    Vraiment,

    nous devrions cesser de nous appuyer

    sur cette douceur, ce calme, cette indulgence,

    comme des géants s'appuient sur des piliers fissurés,

    entendent le bruit des pierres se briser de l'intérieur

    et continuent, par inertie,

    de se reposer sur ces colonnes usées.

     

    Nous devrions cesser de penser que cette gentillesse

    - ce n'est pas un gros mot, "gentil" -

    n'est pas une tare contemporaine.

    Ce n'est pas forcément pour être accepté,

    pour qu'on vous invite à dîner, à danser, pour ne pas être seul.

    Cette gentillesse est un jouet qu'on peut lancer

    contre les murs,

    qu'on peut tordre dans tous les sens,

    qu'on peut faire et défaire, et brutalement jeter par terre,

    pour voir par magie les morceaux éparpillés

    se rassembler d'eux-mêmes.

     

    Nous devrions cesser de jouer avec ceux qui ne se jouent pas de nous.

     

    Imaginez un violoniste interrompre le concert

    à coup de carabine.

    Imaginez un moine incendier une abbaye.

    Imaginez un enfant sage écorcher ses amis, s'il a la chance

    d'en avoir.

     

    Nous devrions cesser de croire

    que la bienveillance est une vertu infaillible.

    Que la douceur est solide. Que l'oreille qui écoute ne tombe jamais malade.

    Toute personne qui apporte de la légèreté échange sa chaleur 

    contre un morceau de vos abysses.

    Et nous en redemandons, encore et encore,

    sans chercher à savoir où s'entassent ces mauvais moments

    dans la vie de ces autres qui nous prêtent leurs nuances

    quand nous manquons de couleurs.

     

    Comment faire pour cesser, une bonne fois pour toutes,

    d'abîmer la douceur ? 

     

    Cécile Coulon

    noir volcan


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  • ... Or les conditions de l'époque contemporaine sont devenues telles, sur le plan de l'expérience et de la pensée, qu'aucune civilisation du monde ne plus nourrir désormais cette illusion solipsiste* de se contenter de "ses propres valeurs", de son " propre héritage". Le temps de l'autosuffisance culturelle est révolu. Le temps de l'universel qu'on prétend définir par et pour soi seul est révolu, que ce soit dans le monde musulman, en Chine, ou... en Occident, qui veut lui aussi croire si souvent que ses valeurs sont déjà de l'universel que le monde entier n'aurait qu'à décalquer.

    La seule voie désormais, c'est le décentrement et le dialogue.

    Vers quoi ? Vers la formation de ce que Teilhard de Chardin nommait poétiquement "un véritable Esprit de la Terre". Or, celui-ci ne commencera de se constituer que par l'ouverture d'une réflexion planétaire sur l'homme, la coopération des plus grandes pensées de chaque héritage, il s'épanouira quand leur comparaison aura fait émerger leur unité la plus profonde. Car cette unité existe derrière les voiles des différences ou des mythes, et elle nous parle de l'homme comme de cet être qui doit historiquement réaliser cette immortalisation vers laquelle tendent tous les vivants dont il est le fleuron.

     

     

    Abdennour BIDAR

    L'islam spirituel de Mohammed IQBAL

     

     solipsiste : Conception selon laquelle le moi, avec ses sensations et ses sentiments, constitue la seule réalité existante dont on soit sûr. (définition du Larousse)


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  • prends-moi

    dans ta parole

    fais-moi exister

    me lance la table

    ou l'olivier

    en sa supplication

    muette

     

    déchiffre

    et transcris

    mon message

     

    transmets la joie

    que je te donne

    dès l'instant

    où tu consens 

    à ce que je suis

     

    mais la boue

    de la fatigue

    a empli

    mes mots

     

    et revers 

    et échecs

    m'ont brisé 

    la voix.

     

    Charles Juliet

    pour plus de lumière


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  • L'unique goutte de sang de Arnaud Rozan

    Histoire d'un adolescent dans les années 1920 aux Etats Unis où naître noir, attirait tant de haine.

     

     

    "Et je souhaite également remercier cette trentaine d'artistes dont les noms et l'une de leurs œuvres figurent en exergue de chaque chapitre.

    Pour quelle raison ?

    Plusieurs chapitres ont été écrits en tout ou partie d'après l'étude de leurs tableaux : initialement j'imaginais le livre sous la forme d'une galerie de peintures faisant corps avec le texte, et de l'union de l'image et du verbe.....

    Il s'agissait aussi de jeter un pont vers l'Harlem Renaissance, mouvement afro-américain né au début des années 1920 (comme l'intrigue de l'unique goutte de sang), au sein duquel poètes et peintres se sont unis pour créer un langage visuel...

    Ces oeuvres demeurent encore trop méconnues en France alors qu'elles ont eu une influence majeure sur le mouvement des droits civiques de l'Amérique de l'après guerre.

    J'ai finalement renoncé à cette construction, redoutant que les tableaux ne perturbent les voix du texte, voire ne se perdent sous l'image, ou l'inverse." Arnaud Rozan

     

    Voici quelques uns de ces tableaux

     

    L'unique goutte de sang (Arnaud Rozan)

    Robert RYMAN

    Untitled Oil on stretched cotton canvas

    chapître 1

     

     

    L'unique goutte de sang (Arnaud Rozan)

     

    Archibald Motley

    de l'Harlem Renaissance

    Portrait de Grand Mother

    chapitre 3

     

     

    L'unique goutte de sang (Arnaud Rozan)

     

     Alfred Gottlieb 

    Crimson Spinning

    chapitre 10

     

    L'unique goutte de sang (Arnaud Rozan)

     

    Jacob Lawrence

    de Harlem Renaissance

    Migration series

    Chapitre 13

     

     

    L'unique goutte de sang (Arnaud Rozan)

     

    Reginald Marsch

    peintre de la veine du réalisme social

    High  Yaller 

    Chapitre 19

     

     

    L'unique goutte de sang (Arnaud Rozan)

    Joe Jones

    les Roustabout

    chapitre 19

     

    L'unique goutte de sang (Arnaud Rozan)

    Charles Henry Alston

    The family 

    chapitre 23

     

     

     


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