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Fais, va, aime (Lanza del Vasto - Judas)
- Ô Judas, poète, pourquoi regardes-tu le monde avec les yeux de la vieille loi ? La loi dit : tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela ; le bien-faire y sera donc toujours un ne-pas-faire. Ce n'est pas merveille alors qu'un monde bon apparaisse comme un monde vide. Mais notre Seigneur apporte un autre enseignement, il enseigne : Fais, Va, Aime.
- Oui, fais, va, attaque-toi au mal pour le détruire et le renverser. La paix ce n'est pas la paix mais l'épée. Mais si tout était bien, ton bien retomberait sur lui-même et il ne resterait autre chose à faire qu'à bailler. (réponse de Judas)
Jean répondit :
- Le mal du monde c'est sa résistance à l'amour, et c'est le tourment de celui qui aime que de devoir ouvrir une brèche à l'amour par l'épée. Son coeur saigne à chaque coup donné. Combattre le mal ce n'est pas faire le bien, mais à peine le préparer. Quand l'ennemi est vaincu, c'est alors que commence la bataille car il faut le convaincre à présent et en faire un ami. Et, en vérité, jouer de la harpe, tourner des vers, deviner par les astres, sont arts moins subtils que celui d'accomplir amour ; ce n'est pas entreprise de sot, de lâche, de paresseux, que d'aimer.
Lanza del Vasto
Judas
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Commentaires
Bonsoir,
C'est un texte très spécial !
Je trouve que Jean a tout a fait raison, Le mal du monde c'est la résistance à l'amour, je dirais, le manque d'amour est la cause de tout ce qui se passe.
S'attaquer au mal, n'est pas une mince affaire !
Passe une belle soirée, bisous.
Merci pour la partage de te texte Andrée.
Le gros problème en ce monde c'est que nous n'avons pas tous la même définition de l'amour, et de fait, les actes posés peuvent s'en trouver aux antipodes.
Pas simple l'humain.
Gros bisous et bonne soirée à toi4JanineSamedi 21 Février 2015 à 09:50Fais, va, aime, comme je le peux, et pourquoi juger le monde, nous sommes humains, et qui peut se dire meilleur que l'autre? Fais, va, aime....merci Andrée!
bisous
Je vais bisser le commentaire de Pascale.
Tout à fait d'accord avec elle. Les mots ne veulent pas dire la même chose pour tous.
Merci pour ce partage, Andrée.
Bises et douce journée.
L'amour est présentée comme une vraie lutte et il est vraie que l'amour c'est loin d'être de la mièvrerie comme le pensent malheureusement pas mal de gens... Merci pour ce texte, bises et belle semaine
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Une exploration de l’âme humaine en ce qu’elle a de plus obscur, mais sans tomber ni dans le cynisme, ni dans le moralisme. Car le traître (Judas) ou le meurtrier (Gilles de Rais), tout en étant des figures du mal, sont des reflets de chacun de nous.
Mais l’auteur ne tombe pas dans un dualisme moral qui repousserait ces personnages comme purement maléfiques. De façon très fine, Lanza réussit à les faire aimer du lecteur, en l’amenant à se reconnaître en eux. Judas, c’est moi
suis allez me documenter...mais tu me connais.....
très bonne soirée....