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Défi 245 avec Fanfan
Pour ce défi 245, c’est Fanfan qui s’y colle et c’est pour du bon cette fois
Lundi 8 février : A partir d’une photo, ou d’un objet, d’une odeur , d’un lieu , elle nous demande de raconter en quelques lignes , un souvenir bon, gai , ou triste ou une anecdote de notre enfance , que cela a réveillé en nous .
l'orange
L'odeur d'une orange lorsque nous l'épluchons est telle que l'homme redresse la tête, ses narines se dilatent. Il se retrouve dans un passé lointain, un passé presque oublié. 1943, Noël 1943, âgé d'une dizaine d'année, sa mère, son père, sa sœur et une orange.
Joie pour lui, privé de presque tout à part ses parents. Dès 1939, ils sont partis de Lorraine où leur parvenait le bruit des bottes nazies. Tout laissé, ils sont recueillis, ses parents, lui et Esther, par une tante qui les logeaient sous les combles à Marseille. Manger n'était pas simple, la tante, était veuve depuis dix ans, son mari mort de tuberculose. Elle travaillait dans un hôpital et quelquefois, elle recevait des restes de la cuisine. Souvent, il n'y avait qu'un repas par jour.
Le matin du 25 décembre, devant ses chaussures et celles de sa sœur, brilla une orange, un petit soleil. Esther tapait dans ses mains et lui aussi était heureux. Un cadeau tant apprécié, lui éplucha l'orange, et elle, la distribua, quartier par quartier. Ils la dégustèrent avec infiniment de plaisir ; son goût sucré et légèrement acidulé. Il s'en souvient encore. Lorsqu'il n'y eut plus rien, ils mangèrent les épluchures.
(ce souvenir d'orange, est celui du père d'une amie, mis avec mes mots).
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Commentaires
Merci pour ce souvenir poignant avec cette odeur évoquant l'orange un fruit d'une valeur incroyable dans cette période de guerre qui a meurtri bien des Lorrains . Mon oncle a du lui aussi fuir dans le sud car les SS le recherchaient .pour une incorporation de force dans l'armée allemande . C'est ainsi qu'il a connu sa femme à Marseille et que plus tard nous nous retrouvions souvent à la Ciotat ..
Bonne journée
Bises
Un très beau souvenir d'enfance ; l'orange était un fruit qu'on ne mangeait pas tous les jours à cette époque , j'imagine.
Cela me rappelle les mandarines accrochées au sapin de Noël de mon enfance ... Bonne semaine
En ce temps-là l'orange était un cadeau de noël, mon père se rappelait en avoir eu une dans ses chaussures, il faut dire que mes grands-parents n'avaient pas grand chose d'autres à leur donner pour noël, il fallait avant tout manger. bises
Quand j'étais enfant, ma grand mère me racontait qu'elle n'avait qu'une orange comme cadeau à Noël. Cela m'étonnait vraiment, je la plaignais. Merci de m'avoir rappelé ce souvenir. Belle semaine et bisous
7marie chevalierLundi 8 Février 2021 à 12:04Tu as su trouver une anecdote aussi originale que puissante, bravo et merci, car de plus elle est magnifiquement exprimée.
les oranges de mon enfance que nous coupions en deux pour que chacun d'entre nous puisse en goûter, j'ai connu ça ...
amitié .
BonJour Andrée,
Ma Môman nous racontait aussi le même souvenir de cette même époque de l'occupation (avec des étoiles dans les yeux).
C'est un texte très émouvant qui me parle. Merci.
Ma grand-mère me racontait souvent cette orange, cadeau fabuleux qui ensoleillait son petit sabot et la journée d'hiver, cadeau si précieux qu'elle la gardait longtemps avant de la déguster !
Merci Andrée pour ce beau souvenir; bises.
Oui c'était le cadeau royal pour certains de ces époques.......Souvenir attendrissant bien que dur Bisous douce semaine
Ma chère Andrée
Nous n'avions pas de cadeaux de Noël par mes parents... C'était le rôle des parrains marraines... ! (Pour moi, un grand bonheur : un livre ! )
Mais nous trouvions immanquablement une orange sous le sapin, une pour ma soeur, une pour moi.... pas une seule pour mes parents, condamnés à nous regarder les manger et refusant le moindre quartier.... J'étais l'Ainée, donc mon 1er vrai cadeau dès mes 12 ans, a été ... une trousse de couture... Quelle déception ! Avec l'obligation depuis ce jour de coudre des rangées de points de plus en plus compliqués chaque Jeudi... pdt que ma soeur et les copains copines s'amusaient dehors... Puis ce fut des aiguilles à tricoter et les 50 rangs obligatoires....
Il faut dire que les temps étaient particulièrement durs, tout juste après guerre ! J'ai connu les bandes de chiens errants très agressifs qui attaquaient les enfants... Pas étonnant que j'ai si peur des chiens !
Un récit magnifique rempli de poésie et d'émotion, au point que j'ai cru que c'était ta famille !
Merci et bisous
Cette orange de Noël était un cadeau précieux dans les familles qui en garde la mémoire cette orange et cette histoire ont une valeur inestimable alors que maintenant quel enfant se souviendra de son dernier cadeau de Noêl ?
très belle participation au défi
18AnneMardi 9 Février 2021 à 18:15Souvenir très touchant d’une époque où il ne faisait pas bon vivre. Et pourtant les hommes sont tels qu’ils en ont gardé quand même de beaux souvenirs. Bises
Quand j'entends les gens qui se plaignent en ce moment et pas nécessairement ceux qui souffrent directement de la crise sanitaire, mais tous ceux qui sont en manque de "liberté", j'ai envie de les renvoyer à cette époque où les gens n'avaient rien, mais étaient heureux avec peu.
Bisous.
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Quel souvenir, quoi que bien triste moment, cette orange fit bien des heureux!
Bises du jour
Mireille du sablon