• défi 160 : Karen, la journaliste des "Assassins" de RJ ELLORY

    DEFI 160 proposé par les croqueurs de mots

    Pour lundi 22 février 2016 :

    Un personnage de roman sort du livre. Il converse avec son créateur, ou évoque celui-ci.

    Un personnage de roman ou de bande dessinée. Issu de la fiction, il (ou elle) prend pied dans la réalité.

    Je souhaite soit un face à face entre les deux dans un salon ou en extérieur (à chacun de poser le décor),

    soit un monologue du personnage.

     

    défi 160 : Karen, la journaliste des "Assassins" de RJ ELLORY

    (chat de RJ Ellory)

     

    défi 160 : Karen, la journaliste des "Assassins" de RJ ELLORY

    Les assassins - thriller de RJ ELLORY

     

    RJ Ellory, qu’avez-vous appris en vous plongeant dans le monde des serial killers ?
    Ces gens sont, pour moi, l’incarnation du diable. Ils n’ont pas d’âme, aucune humanité et pas de cœur. Et on a du mal à s’expliquer et à comprendre ce phénomène, c’est quelque chose qu’on ne peut pas rationaliser. On a envie de trouver une explication à la raison pour laquelle ces gens tuent, mais on ne l’a pas. Dans le même temps, c’est un roman positif, je crois. Certes il traite de la face la plus sombre de l’être humain, mais au final, celle-ci ne représente qu’une part infime de la population mondiale. La très grande majorité des gens sur cette planète aspire juste au bonheur.

    extrait d'un interview sur métronews

    Ce livre nous raconte des meurtres en série. Cela se passe à New-York. Trois personnages traversent ce roman : l'inspecteur Ray Irving, la journaliste Karen Langley qui lui permettra de prendre comme assistant John Costello. Celui-ci adolescent avait été attaqué avec son amie par un tueur en série. Lui seul avait échappé à ce drame.

    J'ai imaginé que la journaliste était sortie du livre. 

     

     

    Un mail, oui, un mail, je vais lui envoyer à ce cher homme, celui qui a créé ma vie, oui lui dire, lui écrire que foi de Karen Lengley, malgré tous mes remerciements, oui, sans lui, je ne serai pas, sans lui je n’aimerai pas l’inspecteur Ray Irving.

    Sans lui, il n’y aurait pas eu John Costello, cet homme, mon collègue au journal, cet homme qui a réchappé d’un meurtre organisé, d’un meurtre en série en 1984. Ils étaient deux, et lui a réchappé et elle est morte, emportée, abîmée, supprimée.

    Une lectrice éveillée, réveillée, émerveillée, a suivi ma vie, celle de l’homme, inspecteur, ours mal léché, celle de l’homme brisé, mon collègue, presque mon petit frère ; une lecture a craqué le livre, créé le passage. Il est vrai qu’elle était si fort dans notre histoire, qu’il ne lui importait plus de savoir qui était l’assassin, qui était l’auteur des meurtres en série, des meurtres copiés, des meurtres anciens.

    Seul lui importait nos vies, nos abîmes, nos failles, nos âmes.  Et comme mon corps n’est pas apparent, pas réel, juste mon âme, cher Roger Jon, je suis venue vous demander, d’écrire, pour moi, pour Irving, une nouvelle page : John n’est pas mort, John est seulement blessé, John survit.

    Tout le long du livre, vous nous avez aimés, vous nous avez choyés. Quand je criai un peu fort parce que l’inspecteur n’avait pas de savoir-vivre, pas de savoir-aimer, pas de savoir parce qu’il ne savait pas, parce qu’il ressentait juste un petit creux dans son cœur. Oh Régis Jon, offre moi un chat noir et blanc, un chat comme tu les connais, un chatte nommée Jacky, parce que belle, intelligente et grâcieuse. Tu sais les hommes ne savent pas toujours déclarer leur flamme, mais ils savent caresser un chat, le flatter, le dorloter, se mettre à ses pieds et revenir jour après jour.

    Quant à John, il fallait le sacrifier, c’est ça, c’était lui ou Irving. Tu as fait le choix de me laisser Irving.  Alors, je rêve qu’il ne soit pas mort, qu’il se relève un rien ensanglanté, me lançant un « je vous l’avais dit, cela continuerait » et au journal, il reviendrait et le samedi, il noterait "diner chez Karen".

    Tous les trois, ensemble, famille improbable, nous marcherions dans la ville étoilée. 

    Si seulement, vous pouviez écrire une page pour nous, je vous en serais reconnaissante éternellement.

    Karen

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 22 Février 2016 à 08:25

    Bravo pour ce texte. Je n'ai pas lu ce polar mais tu me donnes vraiment envie de le lire. Souvent on regrette en tant que lecteur qu'un personnage du livre qu'on avait aimé meure. Belle semaine. Bises

    2
    Lundi 22 Février 2016 à 09:12

    Un roman, c'est un univers entier créé par son auteur, quoique sur le modèle du nôtre ; et à ce titre, il reflète tout ce que nous avons à comprendre de notre propre vie, qui n'est peut-être pas si tragique ou si importante qu'elle semble l'être... Qui l'a pensée ? Pourquoi ? Qui aime suffisamment ces personnages pour s'inquiéter de leur devenir au point de souffrir avec eux ? C'est une belle réflexion que tu as menée là ; nous savons bien que dans toute fiction il y a une grande part de nous-même et en nous y impliquant nous démêlons nos propres écheveaux, notamment en ayant à coeur d'endosser chaque destinée sans parti pris.

     

    NB : J'aime beaucoup le chat, partenaire incontournable de toute véritable réflexion (on réfléchit mieux quand on dort...).

    3
    Lundi 22 Février 2016 à 11:44

    Bonjour Andrée. Mon lien chez toi reste celui d'Eklablog et j'ai donc posé le défi sur Overblog pour les Croqueurs de mots. Passionnante participation littéraire et suffisamment documentée pour que ceux, qui comme moi, n'ont pas (encore ?) lu les romans policiers de LJ Ellory. Karen est diablement émouvante sous tes mots, je souhaite que l'écrivain ait accès à son éloquente prière ! Quelle superbe idée, une page rien que pour elle, et son John sacrifié pour Irving. Bravo, merci beaucoup, gros bisous.

    4
    Lundi 22 Février 2016 à 11:47

    Oups, je me relis avant de te quitter, j'ai une phrase pensée, non terminée : passionnante participation littéraire et suffisamment documentée pour que ceux, qui, comme moi, n'ont pas lu les romans policiers de LJ Ellory soient mis au parfum et dans l'ambiance âpre  des enquêtes criminelles. A bientôt wink2 !

    5
    Lundi 22 Février 2016 à 12:14

    Bon jour Andrée,
    Merci pour le partage de cet ouvrage et pour ton propre exercice de style.
    C'est très réussi, et tu nous offres une réflexion intéressante.
    Bisous et bonne journée à toi

    6
    Lundi 22 Février 2016 à 17:26

    Bonjour Andrée... C'est vrai qu'il y a des assassins parmi nous mais ce n'est pas la majorité du genre humain, ouf... mais tout même, c'est tjs trop...  Qu'es-ce qui pousse les criminels en sériée à les motiver de la sorte...  on peut comprendre celui qui tue sur un coup de sang, pour x raison, qui ne le refera pas deux fois, mais là.... défi relevé aussi haut la main, au plaisir, bises, JB

    7
    Lundi 22 Février 2016 à 19:00

    Une belle façon de faire sortir le personnage de son livre , bravo .

    Bonne soirée 

     

    8
    Lundi 22 Février 2016 à 19:07

    Bonsoir,

    Je ne suis pas très polard, j'aime Michel Bussi, à part cela, je n'aime pas trop les crimes.

    Tu pourrais facilement écrire des livres ! Si tu peux, tu lis, "N'oublier jamais" de Bussi, j'ai adoré.

    Pour la foire du livre, grande déception, je n'ai pas eu un livre en main, il y avait trop de monde, tous les auteurs que j'aimais n'étaient pas là, je suis allée samedi, ils étaient là le dimanche; je devais aller dans la famille, j'ai aperçu quelques auteurs, impossible de s'en approcher, je n'irai plus, j'ai été très déçue.

    Bonne semaine, bisous.

    9
    Mardi 23 Février 2016 à 08:23

    Impossible pour moi de lire ce genre de livres....  C'est vrai en plus je lis de moins en moins... est-ce grave Docteur ?

    Amitéis

    Jean

    10
    Mardi 23 Février 2016 à 13:49
    Josette

    Je n'ai pas lu celui-ci... alors j'imagine à partir de tes mots

    C'est un beau défi et maintenant je vais aller à la bib pour trouver le livre !

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    11
    Mardi 23 Février 2016 à 20:09

    ah j'en ai lu de cet auteur mais pas celui-ci (pas encore). Une héroïne qui souhaite infléchir le cours du roman, je la comprends. Bravo et belle semaine

    12
    Mardi 23 Février 2016 à 20:28

    Je connais cet auteur; j'aime bien ses livres et ses personnages. C'est un beau texte qui permet à la journaliste  d'essayer de changer un peu le cours du roman . l'écoutera-t-il ?

    Bonne soirée

    13
    Mardi 23 Février 2016 à 22:39
    colettedc

    Défi superbement bien relevé ! Bravo ! J'♥ beaucoup !

    14
    oliver
    Mercredi 24 Février 2016 à 10:11

    Lu ton texte... mais - sauf la passion et l'enthousiasme - pas tout compris (il doit me manquer des détails sur l'histoire et une connaissance suffisante de l'univers de J. Ellory...) 

     

     

    15
    oliver
    Mercredi 24 Février 2016 à 10:21

    Nouvelle lecture - cette fois après prise de connaissance des consignes tout au début.

    Tout s'éclaire ! 

    Bravo, c'est effectivement  une belle "interpellation"* de l'auteur, très lisible !

    *(normal dans un polar.)

     

    16
    Mercredi 24 Février 2016 à 18:21

    Bonsoir,

    Si tu lis Bussi, tu deviendras accro !

    Il écrit merveilleusement bien.

    Passe une belle soirée, bisous.

    17
    Jeudi 25 Février 2016 à 13:15

    Ce chat ressemble beaucoup à mon Nono qui adore se coucher sur mes copies et tout ce que j'écris.

    18
    Vendredi 26 Février 2016 à 13:35

    Superbe!!! Oh oui combien de fois nous aimerions changer le cours d'une histoire. La prochaine fois que cela m'arrivera, je ferai comme toi je créerai une fin telle que j'aime.

    Bravo et merci pour ta participation.

    Bisous.

    Domi.

    19
    Samedi 27 Février 2016 à 08:59
    le chat va bien, bises
    20
    Marie de Cabardouche
    Dimanche 28 Février 2016 à 11:50

    Belle et émouvante plaidoirie. Tout comme cette jeune femme, on aimerait bien parfois pouvoir réécrire certains passages de la vie... 

    21
    Dimanche 28 Février 2016 à 23:02

    Une belle supplique désespérée, un texte émouvant!

    22
    Mardi 1er Mars 2016 à 16:20

    en copié-collé pour pouvoir prévenir le plus de croqueurs possible :

    Pour les croqueurs et le défi 161 j'ai eu le feu vert de dômi du coup la feuille de route est sur mon blog en attendant qu'elle le relaie sur le blog de la communauté. Bises.

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