• défi 148 pour les croqueurs de mots (3)

    défi 148 proposé par les croqueurs de mots

    On l'a rimé, on l'a chanté sur tous les rythmes et tous les tons, à toutes les époques...

    C'est l'océan, la mer, le grand bleu...

    Choisissez votre océan ou votre mer et rendez-lui hommage...

     


     

    Guillemette et le capitaine

     

    Guillemette était une petite fille rousse. Son sourire était lumineux. Sur le bateau de son oncle, elle trépignait de joie. Pour la première fois, il avait accepté de l’emmener avec lui. Ensemble, ils naviguaient vers Tamatave pour charger vanille et épices.

    L’enfant admirait Baptiste, 47 ans, crâne rasé, boucles d’or aux oreilles. Quatre boucles rondes et larges, lourdes aussi. Ne lui avait-il pas confié qu’en mer, il se sentait toujours aimé. La boucle à son oreille droite, lui rappelait son épouse, Marie-Bleue. Les trois à celle de gauche, placées en bon ordre, l’une près de l’autre représentaient ses enfants, Suzanna, Lucien et Neptune.

    Guillemette se penchait et regardait les vagues éclabousser la coque. Le soleil se levait et se couchait, s’étirant, largement, baillant d’or et de lave sauf quand la pluie jouait un oratorio, un opéra ou une légère sonate.

    Quelquefois, l’envie lui prenait de sauter dans l’ami-bleu, puissant et un rien viril et de se laisser aller comme la baleine blanche aperçue l’avant-veille, va et vient puissant dans l’onde maîtresse.

    Il lui arrivait de s’endormir à la belle étoile. Son oncle l’emportait, toute légère, plume au vent,  dans sa couchette.

    Baptiste était débordant d’histoires. De nombreux tatouages, fermement dessinés, selon une architecture mathématique, étaient chacun, une expérience, une morale, un conte.

    Un crâne sur le bras droit et un deuxième . « Ah, confiait-il, celui-là vient de Macao. Le tatoueur le lui avait conseillé pour éloigner les démons, tu sais fillette, protecteur comme les gargouilles des cathédrales. Le deuxième, parce qu’à 2, ils forment une belle équipe… »

    « Sache qu’ainsi, jamais, je n’ai plus eu de voleurs à mes trousses, d’accidents sur le bateau. Au fond, ce sont mes anges ! » Et il clignait de l’œil et ils éclataient de rire, la poussette et le grand homme.

    Les vagues s’enroulaient, les oiseaux à tire d’aile les dépassaient. Tamatave approchait.

    Guillemette allait reprendre le chemin de la maison, se promettant de tout raconter à Pépita, sa chatte-doudou.

    Quand elle serait grande, elle écumerait les mers. Promis ! juré !


  • Commentaires

    1
    Lundi 24 Août 2015 à 09:34

    Que c'est joli !

    J'aurais bien aimé avoir un père comme ça...

    Merci pour ce conte, Durgalola. Bises et douce journée.

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    2
    Lundi 24 Août 2015 à 10:08

    Une belle histoire

    3
    Lundi 24 Août 2015 à 10:46

    Histoire agréable bien actuelle!

    bisous

     

    PS : ça va!

    4
    Lundi 24 Août 2015 à 11:01

    Bon jour Andrée,
    Une belle histoire pleine de rêves et de sourires partagés.
    Un bon moment passée dans tes mots.
    Bise et belle journée

    5
    Lundi 24 Août 2015 à 14:55

    Je comprends le pourquoi des tatouages ! une bien jolie histoire très agréable à lire et qui apaise pendant que dehors souffle le vent d'orage.

    Gros bisous

    Annick

    6
    Lundi 24 Août 2015 à 18:41

    Une belle histoire

    7
    Lundi 24 Août 2015 à 19:17

    Bonsoir,

    Merci pour ce moment de douceur, un très joli conte.

    Belle complicité entre père et fille !

    Bonne soirée et bonne semaine.

     

    8
    Mardi 25 Août 2015 à 20:37

    Ton histoire est très jolie. J'aime beaucoup le contraste entre les deux héros. Quelle belle imagination. Bravo!

    Bises

    smile

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