• Défi 144 des croqueurs de mots

     

    Le défi 144 des croqueurs de mots a pour thème ADDICTION de toutes sortes. 


     

    Addiction

    Affairé à trouver les meilleurs mots possibles au jeu de Scrabble, Luc réfléchit et soudain :

    « Je mets ad devant diction et hop,  addiction. A toi, Mona ! »

    Et elle, de mettre 7 lettres pour « boissons » et scrabble.

    Une demi-heure, plus tard, devant une tasse de thé aux éclats de caramel

    « Avec ce mot addiction, Mona, des souvenirs d’avant remontent … tu sais, j’étais addict à l’alcool : surtout vin rouge, quelquefois cognac, chartreuse verte ou mandarine Napoléon . »

    Son amie hoche la tête et l’écoute, car si elle connaît son histoire, il en parle rarement.

    « Dire que cela a commencé très simplement.  Vers 17/18 ans, après le repas du soir, mon père et moi refaisions le monde devant un voire deux verres de vin rouge. Ensuite, avec les copains le samedi soir, un peu d’alcool pour faire de l’esbroufe, faire les coqs entre nous, puis draguer les filles… pas bien méchant tout ça.  

    J’ai épousé Adeline et je continuai quotidiennement un, puis deux, puis trois verres de vin. Cela me relaxait, me délassait, m’entraînait dans des mondes oniriques. Ainsi, je trouvai des idées pour mes toiles. Cela marchait bien d’ailleurs. A 35 ans, mon alcoolisme n’était plus un simple plaisir, une chaîne .. oui et bien solide !

    Adeline, ma chérie, mon aimée est partie avec notre fils Jérôme, non pas pour un autre homme, non ! Malgré mes 3 verres et plus, l’inspiration devenait oiseuse, poisseuse. Et surtout j’étais de plus en plus en colère et hurlait après elle et notre fils.

    Pour moi, tout était de sa faute, Mona ! Pourtant Léonard a été franc – si tu continues plus tard, c’est la rue qui t’attend ! – Je n’ai pas trop aimé son discours. Seulement, j’ai eu peur et j’ai pris rendez-vous chez le docteur Moreau, premier pas ! Je n’ai pas accepté tout de suite de m’inscrire aux AA (alcooliques anonymes). Je m’imaginais que sans alcool, je deviendrais ordinaire, lambda, un sans-goût. »

    Et Mona se met à pleurer et tend sa main vers Léonard.

    « Le combat a été long.

    Si aujourd’hui, je vais mieux, je vois à nouveau Jérôme et même Adeline qui accepte la garde alternée… Si je me suis remis à la peinture – c’est différent d’avant – plus fort, plus clair, plus vivant… je vis toujours un combat !

    Chère Mona quand tu sors en société, repas d’amis, d’affaires, d’amants, tout se fête au champagne, cidre ou whisky et moi, je dois toujours dire non, les autres sont toujours étonnés… un combat journalier, mon amie, je suis un guerrier ! »

    « Et bien, Léonard et moi te sacrons chevalier du combat sans fin »

    Mona prend son ami dans les bras …

    « Et si nous sortions ensemble admirer le printemps. Léonard, tu viens ? … Les cerisiers sont en fleur. »


  • Commentaires

    1
    Lundi 4 Mai 2015 à 08:16

    ton texte m'a émue car il me parle. Mon père était addict à l'alcool. Ma mère est restée. Cela a gâché mon enfance. Belle semaine

    2
    Lundi 4 Mai 2015 à 09:08

    Belle semaine ensoleillée, libre de toute fâcheuse dépendance... Bises, âmie (le petit Atelier est momentanément en pause)

    3
    Lundi 4 Mai 2015 à 09:18

    ho là là, entre çà et le tabac, il y a de quoi écrire ou dire !

    il y en a hélas de plus en plus, mais que faire lorsque l'autre ne veux pas avoir le courage d'arrêter ?

    Partir !

    MIAOU !!!!

    4
    Janine
    Lundi 4 Mai 2015 à 10:15

    Belle semaine à toi, mon défi boire moins de café!!!

    bisous

    5
    Lundi 4 Mai 2015 à 10:32

    Bravo Andrée, un bel exercice de style.
    clap clap clap et bise à toi.
    Bonne journée

    6
    Lundi 4 Mai 2015 à 13:05

    Une histoire bien près de la réalité...On est toujours à combattre une addiction dans la vie...

    Bonne journée

    7
    Lundi 4 Mai 2015 à 13:55

    C'est terrible ce genre d'addiction qui gâche bien des vies. En même temps ton histoire à démarrer juste par un mot... comme quoi les mots ont leur importance !! Bonne journée Durgalola

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    8
    Lundi 4 Mai 2015 à 19:09

    c'est le printemps et ad-mirons la nature généreuse; bises

    9
    Lundi 4 Mai 2015 à 19:31

    Chevalier du combat sans fin ! quel beau compliment et quelle reconnaissance, car les victimes de l'addiction ne le sont pas par plaisir et n'ont que le regret d'avoir, un jour, commencé... Donc ce beau titre est un encouragement plein de sincérité et de force... Bravo pour ce beau texte. Bisous

    10
    Lundi 4 Mai 2015 à 22:56
    DDD59

    Merci Durgalola, car j'ai cru comprendre lors d'une de tes dernières participations que c'était un sujet douloureux pour toi. Tu as fait ce texte avec beaucoup de sobriété (lapsus) et je suis heureuse de cette conclusion .


    C'est un sujet qui me touche beaucoup !!!arf


    Merci Durgalola d'avoir accepté cette participation.


    Bisous.


    Domi.


     

    11
    Mardi 5 Mai 2015 à 01:51

    Bonjour Durgalola... Un fléau dans le couple quand la femme n'est pas battue avec... Une addiction qui n'est vous laisse seul un beau matin, la preuve... et après pour s'en sortir, mieux vaut ne pas se laisser aller aux verres de trop... merci, jill

    12
    Mardi 5 Mai 2015 à 11:27

    un texte émouvant. Une démarche pas facile de se sortir de ce genre d'addiction et un combat de tous les instants sans doute dans une société où la convivialité s'organise autour d'un verre ou deux ou ...

    merci pour cette sincérité

    13
    Mercredi 6 Mai 2015 à 16:33

    C'est très, très dur... Comme toutes les addictions, le problème vient de la quantité absorbée, mais les gens qui sont pris au piège ne savent pas s'arrêter ; alors que bien sûr pour d'autres il est simple de rester modéré. L'abstinence totale est d'autant plus pénible qu'elle rend "différent" et donne l'impression d'être "puni". Bravo pour ce bel article !

    14
    Quichottine
    Jeudi 7 Mai 2015 à 15:12

    Ce n'est jamais facile de dire non... mais on y arrive et lorsque les amis comprennent, ils prévoient toujours autre chose pour que je ne boive pas que de l'eau.

    Même si je ne prends jamais de jus de fruit chez moi, chez eux, cela devient un plaisir.

    Bises et douce journée.

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