• C'était en 1968 et j'avais 14 ans (1)

    C'était en 1968 et j'avais 14 ans (1)

    (photo du net - Dinan mai 1968)

     

    JANVIER

     

    En première année de CAP sténo-dactylo, je peinais à taper sur les touches de l'imposante machine à écrire. Flop, flop mes doigts fins, s'enfonçaient pas assez fortement sur les touches de la Remington. Un cache noir pour apprendre à utiliser le clavier sans voir, permettrait un jour de gagner le vitesse rêvée ! En sténographie, nous rêvions du 120 mots/minute.

     

    L'hiver me dérangeait certainement. Trop chaud dans l'appartement, sourd mal-de-tête et dehors, les gants, le bonnet – un gant perdu, mais où ?

     

    Christian, le petit frère, le bien aimé, allait fêter ses six ans le 27 janvier. Un enfant d'une grande douceur avec encore quelques rondeurs, celle de l'enfance innocente. Il était le dernier de la fratrie. L'aînée, c'était moi, Huguette, balance comme moi, 3 ans de moins, en sixième au Lycée Charlemagne, séchant de temps à autre les cours avec aisance car à l'époque les suivis étaient aléatoires. Chez nous, une télévision, noir et blanc, et zéro téléphone.

     

    Des parents venus du centre de la France, Loire et Haute-Loire. Mon père balancier au service des frigoristes appartenait à cette vaste entreprise : Sollac dans la vallée de la Fensch. Un jour, Bernard Lavilliers de Saint-Etienne tout comme moi, la chanterait. En attendant, chaque jour le bus attendait devant, au pied du garage Simca, les ouvriers. Maman tenait de main de maître son intérieur et veillait sur nous, femme de progrès contente d'avoir abandonné la maison sans eau courante, les bachats emplis d'eau glacée où elle tapait et frottait le linge, les coins cachés pour se soulager, les deux heures de route pour accoucher à l'hôpital. Nous étions des migrants et nos amis n'étaient pas les Lorrains nous battant froid, mais les Bretons, Bourguignons, Polonais ou Portugais de la mère usine.

     

    Et je ne savais pas que mai 1968 se préparait !

     

    21 janvier 1968 4 degrés - Mireille Matthieu la dernière valse - Bonnie and Clide d'Arthur Penn - Charles de Gaulle président et Georges Pompidou 1er ministre - Goncourt 1967 André Pierre de Mandiargues la marge.


  • Commentaires

    1
    Dimanche 21 Janvier 2018 à 15:22

    Remington, underground, jappy !!!! dur d'apprendre là-dessus, mais c'était déjà le progrès !

    Mai 68 : j'avais 27 ans et trois enfants et un mari qui allait partir sur Paris recevoir des pavés de la part des étudiants-manifestants,

    Dany le Rouge, etc....(le mari venait d'intégrer l'école de police - CRS !!!)

    il y a eu du mieux et du pire depuis....souvenirs, souvenirs !!!

    Bonne fi n de journée à toi, ici c'est SOLEIL, ciel BLEU, VENT !

    Bisous, MIAOU !!!

    2
    Dimanche 21 Janvier 2018 à 15:34
    Martine 85
    En 1968 j'avais 15 ans et j'étais encore dans mon école privée et j'ai peu de souvenir de ce fameux mois de mai. Trop jeune et confinée dans l'école ou on nous donnait une mauvaise image des insurgés. Auprés mêmes souvenirs que toi religion et cache clavier et sténo 120 nots minutes. J'aimais bien mais ensuite j'ai vite changé de métier. Je l'explique dans la rubrique "vécu" de quai des rimes. Bisous
    3
    Dimanche 21 Janvier 2018 à 16:34
    ZAZARAMBETTE

    Janvier 1968, j'allais sur mes 16 ans. La famille revenue de nos quelques années en région lanionnaise dans les côtes d’Armor, j'étais en 3ème pour passer mon BEPC.

    Mai 1968 et son merdier dans les administrations, l'enseignement, sans oublier les pénuries d'essence. Mes parents, d'irréductibles gaullistes, et employés au centre national de télécommunication sur Issy les Moulineaux ont du aller pointer à la poste du petite village des Yvelines dans lequel j'étais née.Pour ce qui me concerne et de cette période troublée, il en a résulté ma non inscription par la directrice gréviste à l'examen du BEPC. Mon père s'est battu comme un beau diable pour que je puisse le passer seule en septembre, Il s'était débrouiller aussi pour me faire inscrire en seconde C, dans un lycée de POISSY.

    La sténographie et de la dactylographie, je les ai acquise chez Pigier, en cours du soir, quand je travaillais.en 1974.

    4
    Janou
    Dimanche 21 Janvier 2018 à 16:56

    Un souvenir de Mai 68, les grévistes de l'usine ARBEL de Douai dans le Nord (fabrication de wagons) arrêtaient les automobilistes pour quêter de l'argent, il valait mieux mettre une pièce si tu ne voulais pas être chahuté!

    Bises

    5
    Dimanche 21 Janvier 2018 à 17:03

    ...mai 68: dur mois, mon père décède le 5...il fallait se débrouiller avec les administrations pour obtenir quelques avantages...j'avais 16 ans et nous étions 6 enfants...

    Bises du jour de Mireille du sablon

    6
    Dimanche 21 Janvier 2018 à 18:02

    1968 ??

    super calme en Alsace..en rase  campagne...
    un an qu'on avait la TV...programmes limités....très limités...

     

     

     

    7
    Dimanche 21 Janvier 2018 à 18:27

    BonJour Andrée,

    1968, J'avais 13 ans et je lisais mon premier roman "dur", "l'argent" d'Emile Zola. Sur le tourne disque que mon Papa, horloger/emboiteur chez Oméga, avait construit en kit j'écoutais les 25cm 33tr de Brassens (je les ai encore). On écoutait Zappy Max sur Radio Luxembourg.  Maman "ne travaillait pas" (sarcastic) , elle nous élevait ma sœur et moi. En bref, une enfance plutôt insouciante, l'inquiétude du lendemain c'était pour mes parents.

    8
    Dimanche 21 Janvier 2018 à 20:59

    Étonnant, ce reportage qui semble évoquer un autre âge ... Pour moi c'est toujours le présent. Je viens de ce que Maman écrit dans ses mémoires sur l'année 68, année noire pour nous à bien des points de vue, et il me semblait la revivre encore et encore, sans voir en quoi elle pouvait différer de maintenant car la douleur en revient aussi vive, sauf si l'on pense que ce n'était qu'un rêve.

    9
    Dimanche 21 Janvier 2018 à 21:01

    Bonsoir Andrée. Je me souviens un peu de mai 68. J'avais 11 ans 1/2. J'étais en 5ème. Il y avait des grèves partout et une amie de mon père nous racontait comment elle avait lancé des pavés à Paris. Bisous

    10
    Lundi 22 Janvier 2018 à 09:24

    Aucun souvenir pour ma part, je n'avais que 2 ans et ma seule préoccupation à l'époque était l'arrivée de mon petit frère ! ;-)

    Belle semaine Durgalola, je t'embrasse

    11
    Lundi 22 Janvier 2018 à 17:35
    daniel

    Souvenirs , souvenirs , si bien racontés. une atmosphère ! ......Et les stencils !! Je me rappelle parfaitement de cette époque, les pénuries d'essence et les barricades à Paris.

    12
    Mardi 23 Janvier 2018 à 16:51

    Si je comprends bien, bon anniversaire Andrée !!!!!
    Mai 68, j'étais trop petite pour en avoir des souvenirs.
    Merci pour ce partage.
    Bise et bonne soirée

    13
    Mardi 23 Janvier 2018 à 21:20
    Marieluce

    Mai 68, ah quelle époque !!! L'insouciance de mes 18 ans me faisait prendre la vie pour une aventure passionnante, même si je me battais moi aussi avec le clavier d'une machine à écrire qu'il fallait ajuster à chaque ligne, et si je me baladais en solex pour aller passer mon  Brevet Etudes Comptables, dont les épreuves devant avoir lieu en pleines manifestations ont presque toutes été annulées, l'examen ayant été validé officiellement par la suite au vu du compte-rendu de stage en entreprise ... La façon de vivre de l'époque était tellement plus rude qu'aujourd'hui que je peux dire moi-aussi que "ce n'était pas mieux avant" et qu'il était temps de "changer le monde" !

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    14
    Mercredi 24 Janvier 2018 à 06:55

    Je n'avais pas dix ans en 68.

    Je passe souvent par ici, mais je ne commente pas toujours.

    Passe une bonne journée.

    15
    Mercredi 24 Janvier 2018 à 20:54

    Merci de partager tes souvenirs avec nous

    16
    Samedi 27 Janvier 2018 à 15:49

    Une émouvante page de vie....moi j'avais 22 ans à l'époque déjà marié et au boulot ! 

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