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Âme ! être, c'est aimer (Victor Hugo) - jeudi en poésie (230) avec les croqueurs de mots
Âme ! être, c'est aimer.
Il est.
C'est l'être extrême.
Dieu, c'est le jour sans borne et sans fin qui dit : j'aime.
Lui, l'incommensurable, il n'a point de compas ;
Il ne se venge pas, il ne pardonne pas ;
Son baiser éternel ignore la morsure ;
Et quand on dit : justice, on suppose mesure.
Il n'est point juste ; il est. Qui n'est que juste est peu.
La justice, c'est vous, humanité ; mais Dieu
Est la bonté. Dieu, branche où tout oiseau se pose !
Dieu, c'est la flamme aimante au fond de toute chose.
Oh ! tous sont appelés et tous seront élus.
Père, il songe au méchant pour l'aimer un peu plus.
Vivants, Dieu, pénétrant en vous, chasse le vice.
L'infini qui dans l'homme entre, devient justice,
La justice n'étant que le rapport secret
De ce que l'homme fait à ce que Dieu ferait.
Bonté, c'est la lueur qui dore tous les faîtes ;
Et, pour parler toujours, hommes, comme vous faites,
Vous qui ne pouvez voir que la forme et le lieu,
Justice est le profil de la face de Dieu.
Vous voyez un côté, vous ne voyez pas l'autre.
Le bon, c'est le martyr ; le juste n'est qu'apôtre ;
Et votre infirmité, c'est que votre raison
De l'horizon humain conclut l'autre horizon.
Limités, vous prenez Dieu pour l'autre hémisphère.
Mais lui, l'être absolu, qu'est-ce qu'il pourrait faire
D'un rapport ? L'innombrable est-il fait pour chiffrer ?
Non, tout dans sa bonté calme vient s'engouffrer.
On ne sait où l'on vole, on ne sait où l'on tombe,
On nomme cela mort, néant, ténèbres, tombe,
Et, sage, fou, riant, pleurant, tremblant, moqueur,
On s'abîme éperdu dans cet immense cœur !
Dans cet azur sans fond la clémence étoilée
Elle-même s'efface, étant d'ombre mêlée !
L'être pardonné garde un souvenir secret,
Et n'ose aller trop haut ; le pardon semblerait
Reproche à la prière, et Dieu veut qu'elle approche ;
N'étant jamais tristesse, il n'est jamais reproche,
Enfants. Et maintenant, croyez si vous voulez !Victor HUGO
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Commentaires
J'aime beaucoup Victor Hugo mais comme je ne crois pas du tout en Dieu ce poème me laisse indifférente. BisousJe pourrais faire un copier coller du commentaire de Martine juste au dessus...
Magnifique écriture, mais le sens profond n'ébranle pas mes convictions.
Bises et bonne journée...je retrouve cette poésie sur un autre blog, quel auteur ce Victor!
Bises du jour
Mireille du sablon
J'espère que Dieu s'adresse aussi à ceux qui n'écrivent pas comme Hugo pas toujours facile à lire
Je découvre ce poème sur Dieu , il y est fait souvent allusion dans son oeuvre , là c'est une vraie profession de foi .
Bon jeudi
Bises
Un beau poème...mais on se demande ou il est notre Bon Dieu avec ce qui se passe ici bas. Bien sûr c'est les hommes qui font mais qui leurs donnent ces idées?....enfin c'est comme ça. Bisous
j'ai choisi de ne pas croire et pourtant les mots sont bien dits qui me font "rire" de leur "naïveté" ...
amitié .
je ne connaissais pas ce poème... l'oeuvre de Victor Hugo est immense !
merci pour cette belle découverte
bises
Quel plaisir de relire ces vers, merci beaucoup pour ce beau moment avec Victor Hugo et belle semaine Durgalola, je t'embrasse!
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Victor Hugo ! Quel génie ! Il dit tout avec sa langue au panache flamboyant.