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    jeudi en poésie avec Jill Bill

     

    Héritage de famille

     

    La maison était un rien à l'abandon.

    La notaire a pris une boite de photos

    pour les neveu et nièces vivant loin dans l'Est.

    La maison à l'abandon

    s'est ouverte à un couple prêt à tout rebâtir.

    la boite de photos est chez moi.

    De l'héritage familial de cet oncle 

    - sans nouvelle depuis la mort de ma grand mère Francia - 

    des lettres de sa maîtresse, femme d'un homme rond

    souriant et bon,

    des photos anciennes avec ma mère, mon père et tous les autres

    morts, enterrés, attendant leur résurrection.

    A moins qu'ils ne soient, poussière d'or.

    La maison était petite, faite en pierres volcaniques,

    l'escalier entourant un puits de 1521.

    Dans leur boite, les photos et lettres dorment

    Une jeunesse grandit qui en héritera un jour.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • la natte

     

    Natte tressée

    brune, épaisse, dense,

    d'une longueur à en faire

    une corde pour sauter

    dans un monde meilleur

     

    Natte tressée

    volontaire, opiniâtre, 

    au rythme fier des migrants

    rejetés de partout

    cherchant un monde meilleur

     

    Même dans ses cheveux

    brille la lumière de l'espérance.

     

     

     

     


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  • De retour à la maison

     

    Ce séjour dans le piémont alsacien a été très revigorant, beaucoup de randonnées, beaucoup de temps libre sur notre balcon, beaucoup de photos. Alors je n'avais pas trop envie de rentrer. Un propriétaire sympathique aimant les animaux (il vient d'adopter un chat abandonné ramené par sa fille, assistante d'un vétérinaire) , la musique classique et son Alsace.

    Quand j'ai vu toutes vos cartes, j'ai été ravie. 

    Aussi je dis un grand merci à 

    Martine des Sables d'Olonne (Quai des Rimes)

    Martine d'Issoudun (Emerveillement)

    Renée (Envie2)

    Aurore de Cergy (Quichottine)

    Josette des Yvelines (La cachette à Josette).

     

    Et la bonne nouvelle,

    Mademoiselle Durga, notre ancienne,

    a aimé les vacances et s'est tout de suite bien installée.

    Elle a juste été malade une journée. 

    Les derniers jours, elle réclamait pour sortir.

    Ce petit coin était un paradis pour les chats.

     

    Je vous embrasse chacune et chacun.

    Bonne rentrée à vous !

     

    De retour à la maison

     


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    essais

    de petit rond comme ci

    et de petit rond comme ça 

     


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  • Par où commencer cette rencontre, tout simplement, par le placement de la caravane. Le gérant nous conseille de la mettre en bout de terrain, près de grands arbres ; ainsi, même avec la chaleur, nous bénéficierons d'ombre à différents endroits. Nous nous installons, peu de monde dans le camping, nous sommes début juillet. Bien installé, sous de grands arbres, un couple de retraités (comme nous), lui avec chapeau de paille sur la tête, et elle, un épais livre sur les genoux, profite de la sieste. Ils nous informent de la forte canicule des derniers jours où même à l'ombre, ils n'étaient pas bien. 

    Puis à côté de notre emplacement, une petite tente est plantée, un couple l'occupe. Je les salue en passant, et ni l'un, ni l'autre ne répondent. Peut être n'apprécient-ils pas que nous soyons à côté d'eux. Nous passerons presqu'une semaine comme voisins. Ils sont équipés chichement et seul lui a une mobylette. Peu à peu, nous les entendrons parler, même se disputer ; ils campent ici en attendant l'attribution d'un appartement. Vient un jour où ils doivent régler les frais de camping. La jeune femme s'emporte, elle ne trouve plus sa carte bancaire. Elle est agitée, se pose toutes les questions possibles : carte égarée ? carte dérobée ? jusqu'au moment, où lui se voit dans l'obligation de payer.  "Tu l'avais dit, nous devions partager tous les frais !! et là je téléphone à ma mère pour que l'argent de mon livret de caisse d'Epargne soit viré". Un autre moment, plus tard , nous apprenons qu'elle est sous tutelle.

    Les jours passent, toujours pas d'appartement. Ils restent peu dans le camping, nous les retrouvons un après midi dans le jardin public adjacent. Lui, vient à notre rencontre, sa compagne est couchée par terre, "une insolation !" dit-il. Il nous demande de nous occuper d'elle. Olivier la fait se coucher latéralement. L'homme part à la pharmacie chercher les médicaments préconisés par les urgences. Il revient très vite, il mouille une serviette, lui fait prendre les médicaments. Si les médicaments ne font pas effet dans la demie-heure, il fera appel de nouveaux aux urgences. 

    En rentrant plus tard au camping, nos voisins ne sont pas là, le soir au repas, ils ne sont toujours pas présents. Comme je ne les vois pas revenir, je me dis qu'hélas, elle ne s'est pas remise. Nous les entendrons beaucoup plus tard, et c'est leur couple qui va mal. Il est en colère, elle ne dit rien, il est tellement en colère, lui reprochant tant de choses, que nous l'entendons frapper sur la tente, les arbres. Sa compagne se couche et l'appelle : "Viens, viens..." ; Olivier se lève, lui demandant de se coucher, "laissez la nuit passer, demain vous serez plus calme". L'homme continue à crier sa souffrance ; il se sent dupé, il baisse son ton de voix. Pourtant jusque tard, le différend continuera. Le lendemain matin, quand nous nous levons, leur tente est toujours là, mais eux sont partis. Nous ne les reverrons plus car nous commençons le chemin du retour.

    Deux jeunes (30 ans environ) qui commencent sur des bases difficiles, une vie de couple. Lui ne semble pas avoir trop d'argent, ni travail. Elle, sans travail non plus.  Elle est souvent revêche, juste une fois, elle vient avec un gros morceau de fromage pour Djinnie. Une fois qui me sidère, car même sous sa froideur, il y a de la gentillesse. Peut-être que ce garçon est sa bouée de sauvetage. Et lui, pourquoi est-il avec elle ?, mystère de la nature. Ils sont si différents tous les deux. 

    Ce ne fut pas une rencontre riante, sympathique comme la majorité des fois, ni une de ces rencontres comme celle du camping du lac de Madine, nous étions jeunes mariés, et des adolescents, dans la tente à côté de nous, écoutèrent Renaud toute la nuit. Ne pas dormir, me gêna, mais les deux là étaient joyeux et j'appris même à apprécier le chanteur. Ici, ce couple nous fait toucher la misère des jeunes un peu différents des autres, un peu moins intégrés, un peu malades aussi. Il y en a tant, nous en voyons souvent ici dans notre quartier. Des sans-travail, des migrants quêtant au bout de l'avenue, des malades ...


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