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    Elle (Hannah) allait rentrer dans la maison quand son regard fut attiré par le cassissier du Cap derrière lequel Grâce s'était cachée durant cette journée terrible qui avait suivi son retour. Elle tomba à genoux dans l'herbe et éclata en sanglots, tandis que le souvenir d'une conversation avec Franck se faisait peu à peu jour dans sa conscience.

    "Mais comment ? Comment fais-tu pour surmonter ça, mon chéri ? lui avait-elle demandé. Tu as enduré tellement d'épreuves, mais tu es toujours content. Comment fais-tu ?

    - J'ai choisi de l'être, avait-il répondu. Je peux laisser ruiner mon passé, consacrer mon temps à haïr les gens pour ce qu'ils m'ont fait, comme mon père l'a fait, ou je peux pardonner et oublier.

    -Mais ce n'est pas si facile."

    Il avait souri, de son sourire de Franck.

    "Oui, mais, trésor, c'est tellement moins fatiguant. Il suffit de pardonner une fois. Tandis que la rancune, il faut l'entretenir à longueur de journée, et recommencer tous les jours. Il faudrait que je fasse une liste pour m'assurer que je hais bien tous ceux qui m'ont causé du tort. Non, avait-il ajouté, on a tous la responsabilité de pardonner."

    Elle s'était allongée à plat ventre dans l'herbe, elle sentait la force du soleil nourrir la sienne. Épuisée, à peine consciente des abeilles et de l'odeur des pissenlits à côté d'elle, à peine consciente des piquants sous ses doigts, là où l'herbe avait le plus poussé, elle finit par s'assoupir.

     

    M.L. STEDMAN

    une vie entre deux océans


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    On croit qu'on amène son chien pisser midi et soir.

    Grave erreur :

    ce sont les chiens qui nous invitent deux fois par jour à la méditation.

    Daniel PENNAC

    (La fée carabine)


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    et boire lui donnait la sensation de nettoyer la souillure que cette nouvelle vie lui apportait. Il a posé la fleur dans son pan de deel. Il n'aimait pas voir son urtz transformé en piège à touristes. Il n'aimait pas les fausses cérémonies. Et encore moins tailler des sülds. Il le faisait pour sa femme (chamane), mais savait bien que faire les choses sans envie, avec réticence, apportait du buzar. C'est pour ça qu'il avait attrapé celui de la vodka.

    Enkhetuya n'avait pas voulu l'entendre. Pour gagner toujours plus d'argent elle avait perdu leur liberté. Et finalement sacrifié les traditions qu'ils avaient mis tant d'acharnement à protéger de l'idéologie communiste.

    Il s'est levé. Lui n'avait jamais voulu être riche. Passer l'hiver autour du poêle bien serré avec les siens suffisait à le rendre heureux. Un beau rituel aussi. 

     

    Corine SOMBRUN

    Les esprits de la steppe

    (avec les derniers chamanes de Mongolie)

     

    deel : vêtement traditionnel mongol

    ürtz : tente 

     


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