• 1968 je me souviens (mois de mars)

     

    Depuis 1977, la journée de la femme est instituée en souvenir de celles qui se sont battues pour l'institution du droit de vote et de meilleures conditions de travail.

    En 1968, je suis femme depuis moins de deux ans et cela ne me convient pas du tout. Ma mère me souffle déjà que je ne pourrai jamais me marier …

    Chaque mois à des dates improbables, une fois toutes les lunaisons, mais bien souvent tous les 34 ou 35 jours, les "Anglais débarquent" comme le disent les copines. Et la malchance commence, par la douleur une fois sur deux (en étant optimiste) pliée en deux, je vais à l'école, m'appuie sur mon bureau, reviens à la maison, ne mange rien, envie de vomir, mal au ventre, mal à la tête, je dors dans mon lit et repars à l'école. Premier jour mal, deuxième moins, hélas, vient le deuxième embêtement. Et ce sang qui coule, dégouline, qu'en faire, une jolie petite serviette nana, un tampon discret, et bien non. Maman m'a donnée trois serviettes en tissu éponge à plier et mettre sur sa culotte. Premièrement, la serviette ne tient pas bien en place, deuxièmement, elle me tient chaud et me gratte. Ensuite, il faut mettre à tremper la serviette tâchée dans l'eau froide, puis le soir la laver et la faire sécher pour le lendemain. Quel pensum ! Je vous dis être femme a été pour moi une douche froide … et pfff ! Aucun avantage trouvé.

    Certaines ont eu une gifle pour leur signifier leur entrée dans le monde des adultes, pas moi, ce n'était pas la tradition. Bref j'aurais préféré rester un garçon.

    Pour la poitrine, aussi ! Elle pousse et cela me démange, et les soutien-gorge sont roses, achetés au marché et ne me conviennent pas. A l'époque, je porte la nuit cet embarrassant bout de tissu (ne me demandez pas pourquoi ? Je ne m'en souviens plus !). 

    Après les désagréments féminins, les bons côtés. Dans l'institution catholique où je suis, pas de professeurs hommes, pas de garçons dans les classes et je m'y sens bien. Les filles sont chipies et mon amie d'origine yougoslave s'appelle Laurence ; les professeurs (en général) et les religieuses sont plutôt sympathiques. Je me souviens de mon professeur de Français (ils ont toujours comptés dans ma vie), Madame Vernier. Elle n'est pas très apprêtée et s'habille simplement, assez âgée avais-je pensé à l'époque. Aujourd'hui je me dis qu'elle devait avoir une quarantaine d'années. Elle fait tout pour que nous aimions lire, jusqu'à nous demander de résumer plusieurs livres durant les grandes vacances en choisissant ce que nous voulions.L'un d'eux fut un livre de Guy Des Cars , certainement « l'impure ». Nos professeurs sont toutes des femmes (religieuses ou pas). Les élèves sont en majorité des filles de la bourgeoisie du secteur mais aussi des enfants d'ouvriers comme moi. Il y aura même Incarnation Rodriguez (émigrée d'Espagne) qui sera la première en Français et haut la main ! 

     

    C'est 1968 et les choses vont changer dans notre institution et pas seulement.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 9 Mars 2018 à 16:30

    en fait nous avons un peu les mêmes souvenirs, pas agréables du tout, quelle galère !!!

    çà a quand même bien évolué depuis, heureusement !

    je te souhaite une belle soirée, bisous MIAOU !!!!

    2
    Vendredi 9 Mars 2018 à 16:54

    Heureusement , cela a changé....Ouf !

    3
    Vendredi 9 Mars 2018 à 17:07
    daniel

    En 68, j'allais assister aux manifs sur le boulevard Saint Michel. Je cherchais vainement de l'essence pour ma voiture. Des petits malins avaient stocké de  l'essence dans leur baignoire et ça sentait mauvais dans tout l'immeuble !! 

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    4
    Vendredi 9 Mars 2018 à 17:36

    1968 ? j'étais où....??? si... me rappelle très bien...........bien loin de toutes ces manifestations...

    Résultat de recherche d'images pour "1968 humour"

     

    5
    Vendredi 9 Mars 2018 à 19:07

    Tes débuts dans ta vie de femme, avec ces serviettes qu'il fallait mettre à tremper dans dans un seau rempli d'eau froide, j'en partage les mêmes souvenirs. Mais je garde aussi dans le nez cette odeur fétide, après une nuit de trempage. Beurk, beurk, beurk !

    1968, c'était l'année de mon BEPC, mes parents gaullistes travaillaient dans les télécommunications. Pas de transport, pas d'essence, et pour soutenir le général, ils allaient pointer à la poste de notre village.

    Au collège, les professeurs empêchaient les élèves de rentrer en classe, et comme mon père partait assez souvent au quart de tour, Il nous a accompagné un beau jour de mai au collège. J'ai bien cru qu'il allait étriper l'un des professeurs un peu plus jeune que lui, appartenant au PCF. Il connaissait bien ses parents, amis de mes grands parents...

    Résultat des courses, papa n'a pas eu gain de cause, et au moment de passer mon BEPC, je n'avais pas été inscrite par la directrice et son équipe....Alors là, je t'assure que cela à chauffé, et j'ai fini par passer mon BEPC début septembre, toute seule dans une grande salle, pour intégrer ensuite une seconde c.

    Quelle bazar, tout de même !

    Bises et bonne soirée

    6
    Vendredi 9 Mars 2018 à 19:12

    Bonjour Andrée. J'ai connu cela aussi : maux de ventre terribles et serviettes hygiéniques en tissu éponge. Je crois qu'à un moment elles ont eu une partie velcro pour moins glisser... J'étais dans un collège de filles et c'était assez strict : tablier rose à carreaux, interdictions de sortir sans autorisation, etc... Bonne soirée et bisous

    7
    Vendredi 9 Mars 2018 à 20:24

    ..j'ai aussi connu cela, les bambinettes de l'époque, quelle galère!

    Mon père est dcd en mai, je ne dis pas les problèmes financiers que cela nous a posé....

    Bises du soir,

    Mireille du sablon

    8
    Vendredi 9 Mars 2018 à 20:33

    En 68, je ne pensais pas encore à ces tracas de filles, et j'avais encore deux ans, car pour moi, c'est arrivé à l'âge de 10 ans, arghhhhhh horreur, je n'étais encore qu'un bébé dans ma tête.
    Mais bon, sans jamais de maux de ventre ni quoi que ce soit d'autre, alors je m'en suis vite accommodée, et j'ai même pas pris de gifle.
    Pas connu trop les problèmes de poitrine, restée particulièrement discrète, et pour une cavalière, c'était préférable ;-)
    Pas connu encore les institutions religieuses et les classe séparée et tant mieux car je me sentais mieux en présence des garçons, les jeux de filles, pas vraiment mon truc.
    Donc pas mal de différences dans nos souvenirs et bien ravie d'avoir échappé aux bambinettes en tissus !
    Bises et bonne soirée Andrée, merci pour le partage de tes souvenirs.

    9
    Vendredi 9 Mars 2018 à 21:48
    M'mamzelle Jeanne

    Ma pauvre p'tichoune!! J'avais zappé tout ce que tu décris.. et pourtant je l'ai vécu ..quelle galère..!
    Merci chère Andrée d'être passée me voir.. Je ne savais jamais comment faire pour venir mettre un mot chez toi mais en cliquant sur ton nom.. je me suis retrouvée sur ton blog.. c'est la magie ! J'espère que tu vas bien.. et que le printemps va t'apporter une fouletitude de doux moments. Je te souhaite une bonne nuit et t'embrasse très fort.
    Jeanne.

    10
    Samedi 10 Mars 2018 à 18:40

    L'histoire avance, parfois bien, d'autres fois moins ou pas assez vite.

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